L‘objet monétaire comme objet romanesque : le cas de Balzac

Auteurs-es

  • Francesco Spandri

Résumé

Le Le roman du XIXe siècle prête à  l‘objet monétaire une attention qui dépasse la simple évocation épisodique : conscient de la charge affective et métaphysique qu‘elle véhicule, le romancier décrit la réalité concrète de l‘équivalent général, il interroge ses virtualités et sa force symbolique. Dans La Comédie humaine, la monnaie métallique joue un rôle déterminant dans les transactions financières qui ont lieu entre les personnages. Mais le rôle de la monnaie fiduciaire est tout aussi significatif. La coexistence entre métal et papier véhicule l‘idée d‘une vitalité multiforme de la richesse et celle d‘un rapport multiple à  la matérialité de l‘argent. Saisie dans sa masse ou dans son insignifiance apparente, la monnaie balzacienne devient élément sensoriel, fétiche qui déclenche le désir. Dissocié de sa valeur d‘échange, l‘objet monétaire prend vie et se mue de manière paradoxale en symbole de contestation de l‘ordre économique.

Biographie de l'auteur-e

Francesco Spandri

Francesco Spandri est professeur de littérature française à  l‘Université Roma Tre. Ses intérêts scientifiques et ses travaux portent sur le XIXe siècle, notamment Stendhal (L‘« art de komiker ». Comédie, théâtralité et jeu chez Stendhal, Champion, 2003 ; direction de L‘Année stendhalienne n° 10 “Stendhal et l‘argent”, 2011), Balzac (direction du volume Balzac penseur, Classiques Garnier, 2019) et le rapport entre littérature et économie (direction du volume La Littérature au prisme de l‘économie. Argent et roman en France au XIXe siècle, Classiques Garnier, 2014). Il a également publié sur Dumas, Tocqueville, Baudelaire et Barbey d‘Aurevilly, dont il a édité les Critiques diverses dans le cadre de l‘édition de son oeuvre critique (Les Belles Lettres, 2014). Il dirige depuis 2016 The Balzac Review/Revue Balzac (Classiques Garnier).

Publié-e

2023-06-15