Représenter la vieillesse au-delà du miroir : Nicole Houde, Les oiseaux de Saint-John Perse
Résumé
Dans son oeuvre, couronné de plusieurs prix littéraires, l’écrivaine saguenéenne Nicole Houde s’intéresse au « monde marginal des laissés-pour-compte ». Ainsi, dans son roman Les oiseaux de Saint-John Perse (Prix du Gouverneur général 1995), elle met en scène un couple de personnes âgées qui habite un appartement à Montréal, mais qui doit bientôt déménager dans un « manoir de l’âge d’or ». Dans l’espace réduit de leur appartement, préférable à l’exil dans un foyer, un autre personnage agit comme témoin privilégié de l’existence du couple, l’auxiliaire familiale, Josée. Cet article cherche à approfondir les liens qui unissent les trois personnages, ainsi que leur rapport à l’espace, intérieur et extérieur. En plus de permettre le maintien à domicile, Josée représente une ouverture sur le reste du monde, une complice, un espoir. Dans le huis clos du couple, elle agit comme spectatrice, comme gardienne de la mémoire défaillante, comme possible figure salvatrice. Cet article vise à rappeler l’importance des liens qui aident à traverser les vicissitudes de l’existence. Ces figures de vieillards n’ont pas pris une ride; elles rêvent de voyages, d’amour et de liberté. Leur quête de bonheur et de reconnaissance interpelle le lecteur, comme un auxiliaire.