Représenter et habiter le lieu dans les romans contemporains français dédiés à la vieillesse en institution
Résumé
La présente contribution vise à observer les modalités d’appropriation littéraire de l’espace institutionnel dans six récits dédiés à la vieillesse en établissement : Le Long Séjour de Régine Detambel (1991), Rhésus d’Héléna Marienské (2006), On n’est pas là pour disparaître d’Olivia Rosenthal (2007), Nous vieillirons ensemble de Camille de Peretti (2008), Les Gratitudes de Delphine de Vigan (2019) et Le Tiers Temps de Maylis Besserie (2020). Du point de vue lexical, ces romans sont travaillés par la nécessité de faire état d’un vocabulaire spécifique, cependant révélateur d’une appropriation distancée. Du point de vue narratif et descriptif, toutes les tensions et dissensions qui animent l’établissement d’hébergement dédié à la dépendance sont exploitées : entre sécurité et liberté, intimité et promiscuité, individuel et collectif, soignants et soignés. Cela passe par une attention à la façon dont on fait entendre la voix et l’expérience des résidents en question.