La forme de la vieillesse dans Le bonheur a la queue glissante d’Abla Farhoud
Résumé
À soixante-quinze ans, la narratrice du roman raconte sa vie d’immigrée libanaise au Canada. Au prisme de la vieillesse, elle embrasse la complexité des rapports du moi au monde, à la famille, au langage ou à la transmission de l’expérience, avec objectivité et modestie – le principal souci étant de dire la vérité qu’on a cachée si longtemps. Ainsi, par l’intermédiaire de son héroïne qui, à un âge avancé, a pour la première fois l’occasion de mener une vie personnelle, l’écrivaine montre – bien que la littérature ne présente pas souvent la vieillesse sous cet angle – qu’au lieu d’être un échec, vieillir peut devenir aussi l’occasion d’être enfin soi-même. Vu la manière dont se rejoignent le contenu et le but du récit d’une vie dans ce roman, je me propose d’analyser à travers la perspective de la vieillesse les moyens par lesquels Abla Farhoud réalise une nouvelle forme d’écriture de soi.