Révolte contre l‘effacement et sur-vie à  l‘ère de l‘hypertechnologie dans Notre vie dans les forêts de Marie Darrieussecq

Auteurs-es

  • Carine Fréville

Résumé

À travers le récit de Viviane, la narratrice de son dernier roman en date, Notre vie dans les forêts, Marie Darrieussecq nous dépeint un monde dystopique effrayant, tout en nous entraînant dans une réflexion sur le clonage et l‘omniprésence exponentielle des nouvelles technologies dans nos vies. Il s‘agira, dans cet article, d‘analyser et d‘interroger les diverses pratiques de révolte et de résistance que nous donne à  lire le récit-testament de Viviane. Tout d‘abord, avec l‘espace de la forêt comme seule alternative à  l‘hypertechnologie et à  l‘hypersurveillance ; puis la révolte de Viviane et sa tentative d‘établir une figuration alternative ; pour enfin terminer par l‘exploration de son écriture comme manipulation de la langue et pratique de création poéthique résistante.

Through the narrative of Viviane, the narrator of her latest novel, Notre vie dans les forêts, Marie Darrieussecq depicts a chilling dystopic world, whilst triggering a reflexion on cloning and the exponential pervasiveness of new technologies in our lives. This article aims to analyse and put into question the various practices of revolt and resistance given to us by Viviane‘s testimonial narrative. Firstly, with the forest as sole alternative space to hypertechnology and hypersurveillance; then, with Viviane‘s revolt and her attempt at establishing an alternative figuration ; before concluding with the exploration of her writing as a manipulation of language and practice of poethic resistant creation.

Biographie de l'auteur-e

Carine Fréville

Carine Fréville est chargée de cours à  l‘Université du Kent (Paris School of Arts and Culture, France). Sa thèse de doctorat analyse les représentations plurielles du traumatisme chez Marie Darrieussecq, Malika Mokeddem et Lorette Nobécourt. Elle a publié des articles sur la spectralité et le deuil chez Darrieussecq, sur la réécriture d‘événements traumatiques et sur les problématiques d‘identité et de genre chez Mokeddem, et sur le rapport au maternel chez Nobécourt. Elle a récemment co-dirigé, avec Ana de Medeiros, un recueil d‘articles intitulé Marie Nimier : absence et perte (Passage(s), 2017). Son dernier article en date porte sur les retours et réécritures de l‘enfance et du Japon dans les oeuvres d‘Amélie Nothomb (Garnier, 2018).

Publié-e

2020-01-25