Becoming Indivisible in the Age of Cloning: Resistance, Individuality, and Photography in Notre vie dans les forêts
Abstract
After broaching the topic in two short stories included in the collection Zoo (2006) – “Quand je me sens très fatiguée le soir” and “Mon mari le clone” – Marie Darrieussecq, in her most recent novel Notre vie dans les forêts (2017), returns to the question of clones. In an age when high-tech surveillance and meticulous tracking mechanisms have become the norm, in a world where clones are used as spare parts to prolong one‘s life, a group of rebels decides to resist and liberate their cloned halves, only to find out that they are also clones themselves; from their hiding place in a forest, the dying female narrator writes her story in a notebook hoping she will be remembered. This article considers how clones can be said to have a distinct and unique identity by tracing the evolution of the female narrator from clone to individual. It also proposes to read the novel as a powerful series of snapshots that allow the narrator, through her photographic writing, to become her own ghost, as opposed to someone else‘s clone.
Après avoir abordé le sujet dans deux nouvelles incluses dans le recueil Zoo (2006) – « Quand je me sens très fatiguée le soir » et « Mon mari le clone » – Marie Darrieussecq se penche à nouveau sur la question du clone dans son dernier roman Notre vie dans les forêts (2017). À une époque où la surveillance connectée et les dispositifs de sécurité sont devenus monnaie courante, dans un monde où les clones sont utilisés comme pièces de rechange et comme une façon de prolonger sa vie, un groupe de rebelles décide de résister et de libérer leurs clones, avant d‘apprendre qu‘ils sont eux-mêmes des clones. Depuis leur fuite dans la forêt, la narratrice, qui est sur le point de mourir, écrit son histoire dans un cahier tout en espérant que l‘on se souviendra d‘elle. En traçant l‘évolution de la narratrice de clone à individu, cet article examine la question de l‘identité unique et distincte des clones. L‘article propose ensuite de lire ce roman comme une série d‘instantanés qui permettent à la narratrice, à travers son écriture photographique, de devenir son propre fantôme au lieu de rester le clone de quelqu‘un d‘autre.