J.M.G. Le Clézio and Jacques Derrida‘s “Limitrophic,” Biocentric Deconstruction of the “Genesis Myth”
Résumé
Cette réflexion transdisciplinaire examine la déconstruction limitrophique par J.M.G. Le Clézio et Jacques Derrida de ce qu‘il est convenu d‘appeler le « mythe de la genèse » dans la société judéo-chrétienne. En plus des dichotomies cartésiennes et des notions démystifiées de l‘exceptionnalisme humain issues de l‘humanisme de la Renaissance, l‘écrivain franco-mauricien et philosophe pied-noir s‘attaquent à l‘interprétation dominante des récits cosmogoniques abrahamiques qui ont créé un fossé ontologique très net entre l‘Homo sapiens et les autres animaux. Le Clézio et Derrida décrivent le récit de la genèse des relations homme-animal comme une relation écosuicidaire et conflictuelle qui pourrait être qualifiée de guerre mondiale. Ils démontrent que nos structures cognitives dominantes, y compris le « mythe de la genèse » qui restent pour la plupart incontestées, du moins au sein du grand public, ont déjà laissé derrière elles un chemin de destruction irréversible et de souffrance non-humaine. A moins que nous ne parvenions à freiner la fureur sans cesse que l‘animal en nous a déchaînée contre d‘autres êtres sensibles qui saignent, souffrent, vivent et meurent comme nous, Le Clézio et Derrida déplorent que nos jours soient comptés.