Objets culturels et création romanesque chez Tierno Monénembo
Résumé
La fièvre récente autour de la restitution de vingt-six objets d’art conservés au musée du Quai Branly en novembre 2022, après des années de tractation, a ouvert une perspective plus large à un retour pour un nombre plus important de pièces, d’objets culturels et artistiques du patrimoine des pays africains, anciennement colonisés par la France. Enfin de compte, la dynamique du retour de ces objets et les problèmes qui s’y rattachent sont plus élargis avec d’anciennes puissances coloniales dont l’Angleterre, la Hollande, la Belgique et même l’Allemagne. On retrouve une forte présence de ces objets culturels dans le roman de Tierno Monénembo. Cette contribution postule qu’au coeur de ces romans et peut-être aussi de leur création, ces objets culturels circulent, irradient les récits et les destins des personnages, stimulant ainsi la création romanesque. De Un Attiéké pour Elgass à Pelourinho et même Peuls ou Les coqs cubains chantent à minuit et d’autres textes, on peut avancer une typologie d’objets culturels matériels (Sassa, fétiches, statuette, hexagramme de coralline, etc.) à côté d’objets plus immatériels (tels la figa et la chanson).