Le procès par Camus d’une justice inique dans L’Étranger
Résumé
Chroniqueur judiciaire pour Alger Républicain en 1939, Camus connaît bien le monde de la justice avant-guerre. L’Étranger écrit début 1940 va lui donner l’occasion de faire le procès d’une justice dont il a critiqué les travers. L’étude suivante se focalise sur la représentation du procès de Meursault, un procès perçu comme réaliste par certains critiques, comme un simulacre de justice pour ne pas dire une caricature, une parodie de justice par d’autres, et comme une parodie d’injustice par d’autres encore. Dans quelle mesure Camus a-t-il atteint son but de faire le procès d’une justice injuste ? Si de plus il se refuse à adhérer à la philosophie de la fin justifiant les moyens et s’affirme avant-guerre comme un défenseur des droits des Arabes, comment peut-il faire en bonne conscience le procès de la justice coloniale au prix d’un Arabe par deux fois victime, tout d’abord tué (1ère partie), puis dont la mort a été escamotée (2ème partie) ?