The Look of Love: Visual Education in La chartreuse de Parme
Résumé
Même les non-spécialistes ne peuvent s‘empêcher de reconnaître l‘importance du visuel chez Stendhal dont le narrateur dans Le rouge et le noir offre à tout moment des appréciations des yeux et du regard de son protagoniste. Il en est de même pour La chartreuse de Parme dont les sous-intrigues économiques, sociales et politiques risquent de détourner l‘attention du lecteur de son thème central : la recherche de l‘amour. Klaus Engelhardt constate qu‘ “[o]n ne saurait donc, en face de tant d‘évidence, trop insister sur l‘aspect visuel du livre qui, semble-t-il, n‘a pas assez retenu l‘attention des critiques. [...] [S]eule une vue d‘ensemble du complexe visuel peut donner toute la mesure de l‘aspect spectaculaire du roman. Il semble, en effet, que l‘unité esthétique du livre, souvent mise en question par la critique, est essentiellement liée à ce complexe.” Ce que le critique laisse inexplorée est la dynamique visuelle entre Fabrice et Clélia. Mon article vise à réduire l‘écart entre l‘étude d‘Engelhardt entre autres (ceux qui examinent certaines scènes individuelles privilégiant le regard), et celle de Suzanne Pons-Ridler (qui ne s‘intéresse qu‘au nombre d‘occurrences de vocabulaire visuel), en analysant de près le réseau de références visuelles par rapport au développement affectif des personnages avec le temps, leur éducation sentimentale.